Sève ardente

Quand je les vois

si jeunes,

si jolies

La peau lisse

et les bras fins comme des brindilles

Je me surprends à leur en vouloir

Je les envie

Comme si elles m’avaient volé ce que je n’ai plus

Et puis je me dis que je me trompe de colère

Que c’est ça qu’ils veulent

Qu’on se désolidarise

Nous empêcher de se donner la main

pour former un cordon alimentaire autour de ce foutu patriarcat

Je me mords la langue et je goûte le poison

Infusé depuis la nuit des temps