Pour la chronique de ce mercredi Nathalie , je vais vous parler de la confiance en soi. Mais attention on va détricoter ce truc galvaudé, surestimé et fantasmé que vous avez peut-être en tête. Non aujourd’hui j’ai envie de déconstruire cette définition de la confiance en soi pour explorer avec vous, ce que ce serait pour vous avoir confiance en vous, ce que cela engloberait et du coup trouver des pistes pour développer cela.
Depuis que j’exerce comme psychologue, je peux vous dire que presque 99% des demandes en consultations sont: j’ai un problème de confiance en moi.
Et si vous avez eu la chance de venir en suivi chez moi, vous savez que je laisse rarement passer ce diagnostique tout fait.
Pourquoi? Et bien parce que je n’y crois pas une seule seconde. Je ne doute pas que mon client ou ma cliente soit parfaitement persuadé de ce qu’il m’affirme, mais ma représentation de la confiance en soi fait que je ne peux pas acheter cette définition de problème toute faite.
Je m’explique et ce sera très certainement la révélation du jour: selon moi, tout le monde peut avoir et /ou a confiance en lui!!! Et je vous entends déjà tous trouver mille et une raisons et justifications pour me prouver le contraire. Pourtant, je vous le promets, en admettant que la confiance en soi est un processus et non quelque chose d’acquis ou d’inné, vous n’aurez d’autres choix que de reconnaître que cette ressource se niche en vous ou du moins allez son embryon.
Mon propos ici, c’est que tout en chacun a une forme de confiance en lui sur une zone particulière de sa vie, ou dans certains contextes ou par rapport à certaines compétences ou qualités. Par exemple j’ai tout à fait confiance en ma capacité à lancer une soirée dansante (je l’ai fait mille fois, je peux pas m’empêcher de me mettre à danser quand la musique me plait) par contre demande moi d’inviter 10 personnes à souper chez-moi et je flippe ma race.
Lorsque une personne me dit ne pas avoir confiance en elle, c’est avant tout parce qu’elle a une idée toute faite de à quoi cela ressemblerait et qu’elle présuppose ou constate qu’elle ne possède pas ces compétences ou que jusqu’à aujourd’hui elle n’est pas parvenue à les réaliser.
Très souvent, le diagnostique je n’ai pas confiance en moi veut tout simplement dire: j’ai peur d’être jugé ou je n’ose pas faire ceci.
Pensez-y. Pensez pendant quelques secondes aux raisons pour lesquelles vous supposez que vous avez un problème de confiance en vous.
Sérieusement, prenez quelques instants pour vous poser, respirer librement, rentrer comme à la maison.
Et maintenant posez vous la question: est-ce une question de capacité? Pourrais-je apprendre cela? Et aujourd’hui, qu’est-ce qui m’empêche de le faire?
Examinez bien cela. Est-ce vraiment une question de capacité ou une peur du jugement?
Donc, quand je suis en consultation avec cette personne qui affirme que son problème est le manque de confiance en soi, mon premier mouvement sera de poser cette question à mon ou ma cliente, et si vous considérez que vous manquez de confiance en vous, je vous propose de répondre à cette question également:
Si vous aviez confiance en vous, qu’est-ce que vous pourriez faire, dire ou réaliser? En imaginant, je suis une petite fée clochette, je passe chez vous pendant le nuit et je produis un ptit miracle. Demain vous vous réveillez en aillant confiance en vous, qu’est-ce que vous feriez, diriez, ou à quoi ressemblerait votre vie que vous n’avez pas encore aujourd’hui.
Le truc c’est vraiment d’aller scruter de prés ce que serait pour vous la confiance en vous et quelles seraient ce qu’on appelle dans le jargon les équivalences concrètes: j’oserais dire à telle personne qu’elle me plait, je demanderais une augmentation au boulot, je ferais du cheval car j’en ai toujours rêvé….
Donc après cette émission, vous pourriez noter sur un papier toutes ces choses que vous pourriez faire ou supposez pouvoir faire si vous aviez confiance ne vous.
La deuxième étape après avoir posé cette question ce serait de m’assurer que ces aspirations sont belle et bien les vôtres.
Parfois, nous avons une idée toute faite de ce que ce serait avoir confiance en soi mais si nous nous consultons vraiment, nous n’en avons rien à secouer de demander une augmentation (en fait c’est notre épouse ou notre mari qui considère que nous ne sommes pas payé à notre valeur), en fait l’équitation c’est le rêve de votre mère et pas le vôtre. Perso ce n’est pas du tout un désir profond de pouvoir inviter 10 personnes à souper, sérieux je préfère être l’invitée). A bon entendeur.
Et donc, si nous revenons à la question posée toute à l’heure, qu’est-ce que je ferais, dirais, réaliserais, suit la question et à nouveau je vous invite à aller vérifier:
Vérité est-ce bien mon souhait, mon aspiration? Est-ce que ce désir m’appartient, Et essayez les deux réponses, oui/ non et voyez ce qui est le plus léger en vous.
Cette étape est importante car si vous avez l’habitude de vous juger, vous avez aussi l’habitude d’attendre de vous certaines compétences ou certaines réalisations, que vous ne désirez pas vraiment. Comme ce désir ne vous appartient pas, vous n’avez pas le boost, le coeur et le moteur pour les accomplir et comme ça vous avez de nouvelles bonnes raisons de vous juger. Pas vrai??
Le premier obstacle à la consolidation de la confiance en soi, serait alors le jugement que vous pourriez avoir sur vous si vous ne parvenez pas votre objectif.
Du coup, la personne qui ferait preuve de confiance en elle ne serait pas nécessairement ces êtres charismatiques que tout le monde envie, beaux, riches et célèbres, à qui tout semble réussir mais plutôt des personnes pour qui l’atteinte ou non de leurs objectifs n’aurait aucun impact sur la valeur qu’ils se donnent. Voir même, chaque faux-pas, erreur serait l’occasion pour eux de redéfinir leur aspirations, de rediriger leur boussole intérieure et l’opportunité de revoir peut-être à la baisse les étapes pour accéder à ce qu’il désirent. En supposant que inviter 10 personnes serait mon objectif, je pourrais commencer par en inviter 4. Comme le confiance en soi est un processus qui se construit, à chaque étape vers votre objectif vous pourriez donc en toute lucidité regarder où vous en êtes et sans jugement mettre ce qu’il faut en place pour poursuivre votre chemin.
Dés que le jugement de soi est balayé, l’audace et la persévérance sont au rdv. Sans obligation de résultat, sans impératif de temps.
La question cruciale et essentielle pour peaufiner votre confiance en vous c’est: Pouvez-vous vous laisser commettre des erreurs et vous trompez sans vous juger ou porter atteinte à votre estime de vous?
Prenons un exemple
Allez hop, je mouille ma chemise, du concret, du vécu, du tout vrai
J’ai un tel élan de partage qu’il m’est difficile de garder quelque chose secret (sauf si c’est vraiment un truc de fou on s’entend).
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si tu veux te décharger en me racontant un truc et puis que tu me préviens après avoir envoyé ta patate chaude qu’il faut que je le garde pour moi, tu prends un risque.
Car je me connais, dans mon enthousiasme à communiquer, cela risque de glisser malgré moi dans une conversation et je pourrais « trahir » ton secret sans le vouloir. Je me fais totalement confiance sur ce sujet ça m’est déjà arrivé plusieurs fois. Oups confiance en soi: confiance dans le fait que c’est compliqué pour moi de garder un secret.
Dernièrement j’ai commis cette maladresse et mon premier mécanisme a été d’être très virulente envers moi-même. La partie de moi qui a à coeur d’honorer mes engagements était furax. J’ai merdé, je dois payer!
Dans un deuxième temps, puisque j’ai envie d’être ma meilleure amie et de me responsabiliser plutôt que de me culpabiliser, j’ai reconnu cette tendance que j’ai à partager les expériences les miennes et celles d’autrui. Et du coup, plutôt que de me juger de ne pas savoir garder un secret, j’en tire la leçon que la prochaine fois, par exemple je préviendrai la personne qui veut me confier un truc qu’elle doit savoir qu’il y a un risque que cela slip dans une conversation de manière totalement non intentionnelle.
Est-ce que la personne qui a confiance en elle n’est pas tout simplement capable de cela? De simplement regarder là où elle a merdé par exemple sans un faire une histoire d’état (ce que moi je peux encore faire à mes heures: flagellation suprême, walk of shame).
Avoir confiance en soi c’est aussi avoir totalement confiance dans le fait que tout ce que vous êtes aujourd’hui vous le serez demain. Et que ce que vous considérez comme une faiblesse dans une certaine situation est très certainement un atout dans d’autres circonstances.
Tout est l’opposé de ce que cela parait être, rien n’est l’opposé de ce que cela parait être. J’vous la referai encore celle-là, je joue un peu avec votre mental.