Ce soir

Ce soir,

Le brouhaha incessant des bavardages en terrasse bourdonne de mes orteils jusqu’aux poumons.

Il vient percuter le diaphragme qui, tel un trampolin le fait rebondir pour l’éjecter dans les intestins.

Une partie plus rebelle, reste collée dans les intersitces costaux et opprime ma respiration.

Pauvre respiration qui cherchait depuis le lever à se faire ample et ouverte.

Ce soir,

Le repli de mon ventre enferme une onde de choc qui se disperse dans l’estomac et atterrit dans la rate.

Le cerveau panique et se dilate pour contenir toutes ces sensations intempestives.

Il essaye de les ranger dans une structure complexe, détaillée et rationnalisante.

Ce soir,

Une pression malodorante obstrue mes nasaux.

L’air y circule avec difficulté

La trachée renâcle à expulser la salive égarée malencontreusement lors d’une inspiration précipitée.

Ce soir,

Tout va trop vite.

Mes impératifs de régulations ont les signaux allumés sur le rouge.

Ce soir,

Je me demande où je me situe sur le spectre autistique

s’il est important ou pas de la savoir.

Ce soir,

Dans la balance de mes rêves, je songe à donner de la place à mes envies,

Pour peu qu’elles puissent exister en se monde.

Ce soir,

J’aime et je déteste la ville, je fais le tri dans mes affaires

Je cherche encore qui je suis.

Et vers 5 heure du matin, je m’éveillerai à mon âme entortillée dans mes songes inconscients et lui sussurerai à l’oreille:

” Tout va bien mon vieux, on est en chemin”

Si ce soir,

La lumière est voilée par la bruine de l’automne qui s’annonce

Je marcherai dans la nuit et le silence m’enveloppera de ses bras bienveillants.

Si ce soir,

La lune se lève aux aurores

Luxuriante sur un plateau d’argent certi de pierres semi-précieuses,

il sera temps de se lever doucement

pour changer la tournure des choses

et prendre un nouveau départ.